17 mars 2014

Des capitales européennes et des jungles inconnues

La lumière du jour tremble à travers les volets,
Encore une journée où je ne vais vivre qu’à moitié
J’ignore les choses confortablement
Cloîtrée dans ma pénombre
J’envie un peu les gens qui profitent de ce soleil
Je rêve de Lisbonne de Londres et de Berlin
Dans une torpeur moite
Lovée dans une jungle immobile
Où les branches ne frémissent
Presque pas où les animaux
Se taisent tapis sous
Des buissons étouffants
Au milieu se trouve
Un temple ridicule
Et délabré érigé par on ne
Sait quel peuple malade
A l’œil rouge et aux
Dents blanches vénérant
L’électricité et dissout
Dans son orgueil
Et sa paresse.

Nantes

Nantes découpait
ses dentelles métalliques
dans un contre-jour hallucinant
le vent et le soleil et la pluie
se mêlaient encore et encore
au fleuve immense
qui avalait tout sur son passage
on marchait en absorbant le plus possible
avec les yeux
le manège et la grue et les ponts
se superposaient
dans une délicate composition
brutale et esthétique
et on savait
que la ville s'était ouverte
qu'elle était vivante
qu'un coeur battait
dans ses entrailles de béton
et qu'on ne pourrait pas
se lasser de sa lumière
sur son métal froid