Le ciel est dans la larme.
[la main broie, presse, concasse
comme la machine dans les décharges]
Arc en ciel cristallin de la
fatigue.
Elle écorche les tempes.
La larme témoigne de la nervosité
du violet absurde et de l’interrogatoire de l’âme.
Trois cent hirondelles piaillent
et fusent dans le no man’s land.
[je t’ai vu faire un pas en
arrière et mon cœur a cogné contre la paroi, une fois]
Je me constate, j’observe mes
tentatives désespérées et incontrôlées pour tisser les guirlandes pourpres.
J’échoue et me promet qu’on ne m’y
reprendra pas, jusqu’au prochain regard évidemment.
Je repense aux citronniers et aux
odeurs des étals.
Puis tout bascule dans le présent
et les essais infructueux pour trouver le sommeil.
Finalement [tu] as laissé des
traces, des nœuds, des ambivalences sucrées et acides, plus que je ne pouvais
en douter, et toujours ta nouvelle innocence vient comme un ressac s’écraser
sur ta cruauté et sur ma folie. Pourtant je ne changerai rien. Les points
suédois rappellent confusément l’Andalousie, mais ce sont des souvenirs
imaginés, des polaroids invisibles, je ne me suis jamais promenée dans ces rues
chaudes. Elles doivent sentir la pisse, universelle. Dans les cheveux la main
s’attarde. Je vois le mur, les murs et je leur adresse à chacun un sourire
personnalisé.
Le magnolia perdait ses pétales
nacrées et tapissait le gazon autour de la cafétéria.
Accélérations névrotiques.
Les motifs remplissent
l’existence.
Je vois le petit carré de lumière
et ça me rassure.
J’attends l’affaissement, la
baisse de la garde, la vengeance des paupières. Rien n’arrive.
Le crâne implore le cerveau résiste. Luttes
intestines. Défaite des élans.