24 août 2013

Mer synthétique

Ébullition.
Je pense à plein de choses pour ne
Pas penser
Pour faire s’évanouir les peurs
Ancrées au ventre
Les pastels grasses
Les visages sont des couleurs
Assemblées fondues
Orange très fort et bleu très pâle
J’ai fait la mer synthétique
Et les villes et les fils
Pigments lamentations ulcères
La nuit toujours l’amie fidèle […]

16 août 2013

Juke-box # 2


Amour urbain

Le ballet des martinets ;
Les oiseaux en bande
Me rappellent étrangement
Le métro de Londres
Le soleil qui se couche
Sur le canal
La plénitude du hasard
L’engouement pour la prochaine rue
Le prochain kaléidoscope humain
La nuit qui s’approche
Bienvenue et pleine de promesses insensées.

5 août 2013

Avril

Le ciel est dans la larme.
[la main broie, presse, concasse comme la machine dans les décharges]
Arc en ciel cristallin de la fatigue.
Elle écorche les tempes.
La larme témoigne de la nervosité du violet absurde et de l’interrogatoire de l’âme.
Trois cent hirondelles piaillent et fusent dans le no man’s land.
[je t’ai vu faire un pas en arrière et mon cœur a cogné contre la paroi, une fois]
Je me constate, j’observe mes tentatives désespérées et incontrôlées pour tisser les guirlandes pourpres.
J’échoue et me promet qu’on ne m’y reprendra pas, jusqu’au prochain regard évidemment.
Je repense aux citronniers et aux odeurs des étals.
Puis tout bascule dans le présent et les essais infructueux pour trouver le sommeil.
Finalement [tu] as laissé des traces, des nœuds, des ambivalences sucrées et acides, plus que je ne pouvais en douter, et toujours ta nouvelle innocence vient comme un ressac s’écraser sur ta cruauté et sur ma folie. Pourtant je ne changerai rien. Les points suédois rappellent confusément l’Andalousie, mais ce sont des souvenirs imaginés, des polaroids invisibles, je ne me suis jamais promenée dans ces rues chaudes. Elles doivent sentir la pisse, universelle. Dans les cheveux la main s’attarde. Je vois le mur, les murs et je leur adresse à chacun un sourire personnalisé.
Le magnolia perdait ses pétales nacrées et tapissait le gazon autour de la cafétéria.
Accélérations névrotiques.
Les motifs remplissent l’existence.
Je vois le petit carré de lumière et ça me rassure.
J’attends l’affaissement, la baisse de la garde, la vengeance des paupières. Rien n’arrive.
Le crâne implore le cerveau résiste. Luttes intestines. Défaite des élans.

Kielz


Ton royaume est toujours là
Il t’attend tout poussiéreux dans
Un coin de ma tête
Un vieux monstre terrifiant
Ta ville est toujours là
Kielz- sans drapeau sans odeurs
Les vagues les immeubles gris
S’emmêlent encore
Dans des soubresauts de conscience
Les enfants n’ont pas grandis mais
Leurs yeux sont plus ternes
Et leurs sourires sont tordus
Ta ville est toujours là
Prête à vivre dans ma tête
A révéler les prés aux alentours
Maintenant pleins de brouillard
Epais comme ma peur
-          Je te ferai visiter Wadingster
Tu te moqueras des jungles
Mais tu aimeras la cascade
En attendant Kielz se désagrège
Tranquillement
Au rythme des vagues.