5 août 2013

Avril

Le ciel est dans la larme.
[la main broie, presse, concasse comme la machine dans les décharges]
Arc en ciel cristallin de la fatigue.
Elle écorche les tempes.
La larme témoigne de la nervosité du violet absurde et de l’interrogatoire de l’âme.
Trois cent hirondelles piaillent et fusent dans le no man’s land.
[je t’ai vu faire un pas en arrière et mon cœur a cogné contre la paroi, une fois]
Je me constate, j’observe mes tentatives désespérées et incontrôlées pour tisser les guirlandes pourpres.
J’échoue et me promet qu’on ne m’y reprendra pas, jusqu’au prochain regard évidemment.
Je repense aux citronniers et aux odeurs des étals.
Puis tout bascule dans le présent et les essais infructueux pour trouver le sommeil.
Finalement [tu] as laissé des traces, des nœuds, des ambivalences sucrées et acides, plus que je ne pouvais en douter, et toujours ta nouvelle innocence vient comme un ressac s’écraser sur ta cruauté et sur ma folie. Pourtant je ne changerai rien. Les points suédois rappellent confusément l’Andalousie, mais ce sont des souvenirs imaginés, des polaroids invisibles, je ne me suis jamais promenée dans ces rues chaudes. Elles doivent sentir la pisse, universelle. Dans les cheveux la main s’attarde. Je vois le mur, les murs et je leur adresse à chacun un sourire personnalisé.
Le magnolia perdait ses pétales nacrées et tapissait le gazon autour de la cafétéria.
Accélérations névrotiques.
Les motifs remplissent l’existence.
Je vois le petit carré de lumière et ça me rassure.
J’attends l’affaissement, la baisse de la garde, la vengeance des paupières. Rien n’arrive.
Le crâne implore le cerveau résiste. Luttes intestines. Défaite des élans.

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